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Peur, désarroi, apathie, désabusement

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Version abrégée. La version originale, en russe, se trouve dans le numéro précédent: Страх, растерянность, безволие, разочарование

C’est avec ces mots qu’on peut décrire ce qui se passe actuellement dans l’Union Européenne. Les élites politiques, les leaders, l’opinion publique – tous sont effrayés, ne savent plus quoi faire, ne comprennent pas ce qui arrive. Ils sont incapables de se mettre d’accord sur une stratégie commune de sortie de la crise. Ils ne voient pas comment rétablir la sécurité à leurs frontières internes et externes, sans pour autant donner un coup d’arrêt à la construction de l’Europe unie ni sacrifier ses valeurs morales si chères aux Européens, sans se discréditer aux yeux du reste du monde, sans perdre en même temps le contrôle total de la vie politique et sociale qu’ils ont instauré dans leurs pays respectifs après la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union Soviétique.

Durant ces dernières années, plusieurs malheurs ont frappé les européens: une crise globale, qui les a éprouvés plus que les autres régions, qui les a laissés perplexes, puisqu’il s’est avéré qu’ils n’y étaient absolument pas préparés. Cette crise globale a été suivie par celle de la dette souveraine, toujours pas surmontée, malgré une modeste reprise économique qui, après tant d’années, commence enfin à pointer son nez dans les pays européens. Dernier évènement, mais certainement pas le dernier acte du drame : un collapse économique grec, auquel ses créanciers et « mentors intransigeants » ne sont pas complètement étrangers.

Parallèlement, les Européens ont essuyé, en y mettant la main et en le laissant venir, un échec en Irak, une défaite en Afghanistan et un anéantissement de la Libye, une transformation du « printemps arabe » en déchaînement du terrorisme dans le monde entier et en déstabilisation dans les points stratégiques de l’Afrique et du « Grand Moyen Orient » (« Greater Middle East »); ils ont subi, en le laissant venir et en y mettant la main, le débordement, loin au-delà de leurs lieux de départ, des conflits internes, des guerres entre ethnies et entre religions, mais aussi l’apparition de l’Etat islamique, cet ennemi de la civilisation Occidentale moderne et de toutes ses valeurs, affichées ou réelles, ainsi que l’usage des forces armées contre la population civile et la réapparition, presqu’au centre du continent, des germes de l’idéologie fasciste, radicalement nationaliste.

Néanmoins, les Européens ont gardé leur calme olympien. Ils ont utilisé les crises économiques pour consolider le pouvoir des élites politiques et financières, pour brider le mouvement syndical et faire abandonner des engagements sociaux qui grèvent leur suprématie inconditionnelle; ils ont fait porter par les travailleurs et la classe moyenne le poids des conséquences de la crise économique. Ils ont considéré tous ces échecs internationaux, tous ces conflits, toute cette déstabilisation des différentes régions du monde comme quelque chose de purement extérieur en se disant que tout ceci est si loin, ne nous concerne pas directement et va « se tasser » d’une façon ou d’une autre. On va soutenir ceux qui nous sont fidèles et détrôner les autres, et tout se remettra en place et tournera à notre avantage.

Seule « l’invasion » des migrants durant ces derniers mois, en provoquant la désunion, l’apathie et la stupeur, a réussi à secouer la vielle Europe pour de bon. Ce phénomène a démontré que le monde change, qu’il bouge, qu’il ne sera plus jamais le même ; que l’Europe unie, malgré son arrogance et ses richesses accumulées, n’est qu’une frêle embarcation: des vagues de souffrance humaine, de détresse, de malheur et de misère la submergent. On ne pourra plus les surmonter avec des anciennes méthodes de doubles standards, d’indifférence, en distinguant parmi les gens, les pays et les dirigeants « les nôtres » et « les autres ». L’humanisme de la civilisation française est remis en question. On n’arrivera plus ni à se protéger derrière des barbelés, ni en cacheant la tête dans le sable, ni en achetant sa tranquillité. Mais l’Europe unie n’a pas encore trouvé de réponse commune et digne d’elle à cette crise migratoire ni à ce défi qui lui est lancé.

Il existe un ensemble de mesures auxquelles elle a l’intention de recourir. Mais on verra très prochainement si les Européens et les autres peuples vont les accepter. Le choix est douloureux, mais les Européens doivent le faire. Comme on le sait, la société européenne est extrêmement conservatrice et (contrairement à des contes de fée complaisants) est gagnée par le racisme, la xénophobie et l'intolérance; elle hait les étrangers et elle en a peur ; elle ne les tolère que dans la mesure où ils la servent, lui obéissent et la vénèrent. On sait que la politique de multiculturalisme a essuyé un échec lamentable et on ne pourra pas la réanimer, que les limites des capacités d’absorption de la société européenne ont été atteintes, et même peut-être dépassées. Ensuite il n’y aura qu’une perte d’identité et une croissance des tensions internes, ce qui peut aboutir à on ne sait pas quoi.

Mais en même temps on sait que la société européenne respecte des traditions de tolérance, que dans le passé elle avait absorbé un grand nombre de migrants qui ont grandement contribué à la prospérité et à la croissance de leurs pays d’accueil ; on sait qu’elle servait de melting-pot pour les nations, et qu’elle y puisait ses forces. Avant, c’était son crédo et sa fierté. Et maintenant ?

Quelle attitude va prévaloir ? Qu’est-ce qui sera sacrifié, qu’est-ce qui sera préservé ? Comment l’Europe prend-elle conscience de ce qui se passe ? Comment se situe-t-elle dans ce qui se passe ?

La crise migratoire est vécue par l’Europe avec beaucoup d’émotion. L’opinion publique réagit avec une sensibilité exacerbée à toutes ces vidéos et photos médiatisées représentant les enfants, les femmes et tous ceux qui ont perdu la vie, ont péri tout simplement parce qu’ils fuyaient un danger de mort et cherchaient un sort meilleur.

Il est impossible de rester indifférent après avoir appris l’existence de ces faits. Il est encore moins possible d’oublier les traditions de compassion et d’empathie qui font la réputation de l’Europe. La société européenne n’en est pas encore à ce stade de cynisme. Aucun homme politique traditionnel occidental ne l’oserait. Donc, l’Union Européenne et ses États membres n’ont pas d’autres solutions que d’accueillir les réfugiés et de les aider. Toute la question est de savoir de quels réfugiés il s'agit, en quelle quantité et dans quelles conditions. C’est alors qu’entrent en jeu des considérations d’un autre ordre.

Smain Laacher, professeur à l’Université de Strasbourg, qui étudie depuis plusieurs années l’immigration et les flux migratoires internationaux, souligne que l’actuelle affluence massive de réfugiés venant des pays du Grand Moyen Orient, qui tentent de rejoindre l’Europe, est fondamentalement différente de celle qu’on a dû rencontrer avant. Essayons d’analyser ses considérations principales.

Primo. La mondialisation est multidimensionnelle. Elle jette d’innombrables ponts entre les pays et les peuples dans divers domaines, elle gomme les distances, fait épargner du temps, ouvre des possibilités de communication fondamentalement innovantes, crée un espace informationnel mondial, génère le marché mondial des capitaux, donne un élan énorme au développement du commerce international. La mondialisation a aussi une dimension sociale. « La mondialisation concerne non seulement les marchandises, les services et les capitaux, mais aussi les personnes ». La crise migratoire a fait découvrir à tout le monde une nouvelle réalité. Le problème de réfugiés et de personnes déplacées a cessé d’être un problème particulier, subrégional ou régional. D’une façon différente, certes, mais ce problème concerne maintenant tout le monde.

L’UE n’arrivera plus à se cacher elle-même derrière une barrière et enfermer les réfugiés-migrants dans les frontières de leurs pays d’origine ou des pays voisins. Le problème de réfugiés, qui jusqu’ici ne touchait que les réfugiés, devient un problème crucial pour l’UE.

Secundo. Le potentiel de l’exode de la population, qui se trouve dans « les points chauds », est colossal. Le chiffre actuel est déjà astronomique : il atteint 60 millions de personnes. L’histoire de l’humanité n’a jamais connu rien de semblable. C’est un défi sans précédent, cependant la situation peut s'aggraver davantage suite à une déstabilisation persistante de régions entières, une internalisation de conflits locaux, suite aux catastrophes naturelles actuelles et à des cataclysmes climatiques à venir. Certains analystes conseillent même à l’UE de se faire à l’idée que l’Europe vivra désormais sous pression constante et que le flux de migrants ne va qu’augmenter en conséquence d’une croissance impétueuse du nombre d’habitants sur la planète, surtout dans les régions les plus pauvres et défavorisées. A cet égard, il faut accorder une attention particulière à l’avertissement émis par le bureau du Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, qui prévient qu’il n’y a pas qu’en Syrie que la situation se dégrade rapidement ; des tendances destructrices et extrêmement dangereuses gagnent aussi l'Irak. Donc le flux des réfugiés syriens sera gonflé par celui d'irakiens.

Tertio. Dans les « points chauds » l’anarchie, la cruauté, la barbarie, la misanthropie dépassent les limites. La population ne supporte plus, ni physiquement, ni psychologiquement, d’y vivre; elle est obligée de fuir, et c’est un fait indéniable. Les médias globalisés, la télé, Internet ont illustré ce fait d’une telle quantité de détails effroyables que son authenticité n’est plus mise en doute. Les capacités d’accueil des pays voisins, où se dirigent généralement les réfugiés, sont en grande partie épuisées ; c’est une charge trop importante pour eux, l’économie nationale de ces pays n’y résiste plus. La présence sur leur territoire d’une telle quantité de personnes génère énormément de problèmes et de contradictions diverses. En plus, la guerre et la haine réciproque rattrapent les réfugiés même dans ces pays d’accueil : ils ne s'y sentent pas en sécurité. En outre, la plupart des pays du Grand Moyen Orient ne laissent pas rentrer les réfugiés chez eux. Certains ignorent même l’existence de l’institution de l’asile. Ils n’ont jamais pris aucun engagement international dans ce domaine. Il n’y a qu’une infime partie de ces pays qui ont adhéré à des conventions multilatérales ad hoc. Dans de telles circonstances l’Europe Centrale est réellement perçue par les victimes des conflits armés comme une terre promise. Surtout l’Allemagne : les rumeurs de sa richesse, de sa prospérité, de son influence se sont répandues dans le monde entier, comme un conte de fée narré imprudemment par Angela Merkel, qui disait que l’Allemagne va accueillir les bras ouverts des centaines de milliers de réfugiés.

Quarto. Autrefois, l’Europe Unie était loin, quelque part ailleurs, et semblait inaccessible, séparée du monde entier. Maintenant elle apparait à portée de main. La distance qui la séparait ne semble plus infranchissable. Les réfugiés se sont retrouvés pratiquement à sa porte. La perception de l’Europe Unie a aussi évolué: elle n’est plus quelque chose d’absolument hostile qui rejette toute culture, toute habitude, tradition et religion autre que les siennes. Avant personne ne songeait à y aller, maintenant ce cliché est détruit, a disparu. Mais l’attente, l’espoir d’être assimilé dans un pays européen disparaît aussi.

Quinto. Le caractère, la nature, la qualité des réfugiés qui partent vers l’Europe, ont changé. Avant c’était majoritairement des hommes qui aspiraient à s’y installer et prendre racine, et ensuite, si les circonstances étaient favorables, faire venir leur famille dans le pays d’accueil. Maintenant ce sont essentiellement des familles au complet, y compris les enfants et les grands-parents, qui viennent demander l’asile. Et c’est une toute autre situation, de tous les points de vue. Auparavant, les réfugiés c’était un phénomène isolé et indépendant, « atomisé » : les gens essayaient de se sauver individuellement. Aujourd’hui on parle en termes de colonnes, flux, intermédiaires, passeurs, infrastructure, couloirs. Argent. Mafia.

Voici donc les conclusions tirées par le sociologue averti [Smain Laacher] de ses réflexions, et des nôtres aussi : nous sommes au « début d’un processus difficilement réversible à court et à moyen terme. Il est inutile de faire semblant, de croire à une quelconque solution espérant mettre un terme à ces exodes collectifs. »

L’Europe n’a pas le choix. Des promesses dans le vide d’accueillir chez soi des foules de gens, avec leur mode de vie et leur culture qui diffèrent si fort, ces promesses vont rapidement aller se briser contre la réalité du quotidien et seront désavouées par la réalité objective, qu’elle soit « politique, sociale, démographique ou économique ».

Le temps est venu de revoir toutes ces conceptions désuètes de l’assimilation, de l’intégration sociale et culturelle, de la protection collective et de l’asile ; il faut reformuler les règles d’une façon claire et compréhensible, il faut évaluer les évènements sous un autre angle, fondamentalement différent. Et pour ça il faut répondre à une question primordiale : quel serait l’impact de cette quantité de réfugiés sur l’entente nationale au sein de l’UE et sur l’auto-identification ? Il faut aussi trouver, dans la mesure du possible, un équilibre optimal, comme le suggèrent d’autres analystes.

En attendant, les leaders européens ont mis des mois pour aboutir à une entente sur les quotas et la « distribution » parmi les pays de Schengen des 160 milles réfugiés syriens et autres. Mais on n’est quand même pas parvenu à un consensus. Il a fallu recourir à un vote au niveau ministériel, et la décision a été prise par une majorité qualifiée après une opération de forcing, un échange d’accusations réciproques et une menace, proférée par Berlin, de geler le financement, par le biais des fonds de l’UE, des pays frondeurs.

Mais par contre, lors d’un sommet informel convoqué tout de suite après un échec des négociations sur les quotas, on est très vite arrivé à un accord de principe sur la façon de faire barrage et endiguer le flot des réfugiés qui débarquent en Europe Unie.

La liste des mesures, rendue publique, est éloquente: octroyer plus d’un milliard d’euros aux agences internationales concernées ; aider la Turquie, le Liban, la Jordanie et d'autres pays à faire face à la crise des réfugiés syriens en augmentant significativement, entre autre, leur financement via le Fonds régional d’affectation spéciale en réponse à la crise syrienne ; assurer une collaboration avec la Turquie à tous les niveaux afin de réguler plus efficacement le flux de réfugiés ; aider les pays des Balkans occidentaux, en puisant dans les finances du programme d’adhésion à l’UE, à établir une collaboration en matière de réfugiés ; augmenter la contribution des Etats-membres dans le financement des pays africains afin d’éradiquer les causes de la migration illégale ; régler la situation critique aux frontières extérieures et, par la suite, durcir le contrôle en augmentant le financement de Frontex, Europol et du Bureau européen d’appui en matière d’asile ; aider par tous les moyens possibles les pays européens « de première ligne » à établir, le plus rapidement possible, un système d’identification et d’enregistrement, y compris dactyloscopique, des réfugiés dans les centres d’accueil, et organiser la redistributions des réfugiés parmi les Etats membres de l’UE, ainsi que leur expulsion; allouer des moyens supplémentaires au Fonds Asile Migration et Intégration et au Fonds pour la sécurité intérieure; assurer une entière participation de tous les Etats membres de l’UE au système de Dublin ; prendre les mesures nécessaires afin de trouver, sous l’égide de l’ONU, une solution pour la Syrie, ainsi que pour former un gouvernement de coalition nationale en Libye.

Les médias nationaux ont été élogieux en qualifiant ces mesures de parfaites, ou presque, en tout cas en les considérant comme une victoire et un indéniable succès. Mais de l’autre côté (et c'est beaucoup plus important) cette «invasion» a révélé les contradictions profondes au sein de l’UE et a démontré - une fois de plus – les inégalités croissantes et la divergence des intérêts des États membres de l’UE ; elle a aussi remis à l’ordre du jour la nécessité de revoir une série de dogmes que l’on considérait auparavant comme un succès d’intégration.

En Grande Bretagne, le système de quotas de l’accueil des réfugiés dans l’UE a renforcé les positions des partisans de la sortie de l’Europe.

L’inconséquence de l’Allemagne, son penchant manifeste pour une prise de décisions unilatérales et leur transformation ultérieure en politique officielle de l’UE, ont mis en exergue la question du leadership au sein de l’UE.

Le fait de bien vouloir accepter chez soi un nombre limité de réfugiés et manifester en même temps la volonté de faire son possible pour ne pas laisser en rentrer d'autres ultérieurement, ce fait a remis en doute la capacité de l’UE de mener soit une politique intègre, soit une politique de défense des nobles idéaux, politique qui est soutenue avec ardeur par l’UE quand ça concerne les autres.

Les stratégies extérieures inconséquentes, et même peut-être erronées, et les actions entreprises par l’UE sous influence de ces stratégies ont provoqué un certain ajustement de la politique étrangère. Jusqu’à quel point cet ajustement sera-t-il significatif ? Que peut-on attendre de la part de l’UE à l’avenir ? L’Union changera-t-elle ou fera-t-elle semblant qu’il ne s’est rien passé et continuera d’imposer avec arrogance sa volonté aux autres nations ? Il y a beaucoup de questions, comme il y en aurait de conséquences.

La cause principale de ce tsunami humain serait liée, comme le suggèrent les analystes, à la relation de l’UE et de ses États membres au monde qui les entoure ; cette cause serait due à leur arrogance et leur certitude d’être les seuls à savoir comment doivent vivre et à quoi doivent aspirer les autres, à leur dédain pour l’opinion des autres. Ils ont essayé d’imposer partout « l’ordre à l’européenne » et la démocratie. En voilà le résultat : la Syrie en feu ; mort et désolation ; des millions de réfugiés et de personnes déplacées ; anarchie en Libye et coup d’état militaire en Égypte. On pourrait ajouter à la liste le Soudan, l'Irak, l’Afghanistan etc.

Il est important de noter l’apparition, au sein de la communauté d'experts, d’un consensus relativement large concernant l’échec de la politique de l’UE. On en parle et on le décrit comme un fait évident, surtout par rapport à l’initiative politique et militaire de la Russie au sujet de la création, sous l’égide de l’ONU, d’une large coalition internationale appelée à combattre l’Etat islamique. Je vous propose une longue citation (elle en vaut la peine) de l’éditorial du « Figaro » portant un titre caractéristique : «Main tendue»

« Le fait que Vladimir Poutine reprenne la main sur le dossier syrien ne doit rien au hasard. Il possède une vision stratégique qui a le mérite de la cohérence et la défend avec constance depuis le début du conflit. C'est ainsi qu'il a déjà imposé la réponse internationale à l'utilisation d'armes chimiques en 2013. Son soutien au régime de Bachar el-Assad ne répond pas seulement à d'égoïstes calculs, à son inclination naturelle pour des pouvoirs autoritaires ou au souci de conserver à la Russie un point d'appui en Méditerranée. Il procède aussi de l'expérience, abondamment illustrée par le chaos en Irak ou en Libye qui a suivi le renversement de tyrans répugnants, mais tellement utiles. Après quatre ans et demi de guerre, cette analyse, toujours contestée par les occidentaux au nom d’une morale politique à géométrie variable, rejoint le constat général.»

© Mark ENTIN, rédacteur en chef,
professeur
de l’Université des relations internationales de Moscou
auprès du Ministère des Affaires Etrangères de la Fédération de Russie

№10(103), 2015